Margaret Moyston Cumming
Contribution d’une vie
Margaret Moyston Cumming est une visionnaire qui, grâce à son dynamisme et ses talents d’organisation a laissé un héritage exceptionnel.
À la fois infirmière en santé publique, sage-femme, instructrice en soins infirmiers et figure de proue de la communauté, Mme Moyston Cumming a démontré un parcours professionnel guidé par de profonds principes de service aux autres et de justice.
Née en Jamaïque, la famille de Margaret Moyston Cumming s’installe en Angleterre où elle termine le lycée et étudie ensuite à Birmingham pour devenir infirmière. Une fois diplômée, elle y exerce pendant deux ans avant de déménager au Canada et de poursuivre sa carrière à l’hôpital à St. Catharines, puis à Ottawa comme infirmière en chirurgie. En 1968, elle part vivre avec son mari en Ouganda où elle travaille d’abord comme infirmière pédiatrique, puis dans l’unité de nutrition infantile du British Medical Research Council à Kampala. Ses dernières expériences suscitent un vif intérêt pour la santé publique qui influencera fortement ses futures choix professionnels.
Après son retour à Ottawa en 1970, Mme Moyston Cumming travaille comme infirmière et gériatre à l’hôpital Riverside, à l’hôpital Civic et à la maison de retraite St. Michael, tout en étudiant à l’université d’Ottawa. Après avoir obtenu sa licence en soins infirmiers de santé publique en 1972, elle exerce dans l’Est pendant six ans et travaille comme infirmière de santé communautaire dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse, puis comme infirmière scolaire au Nouveau-Brunswick. En 1975, elle accepte un poste de professeur chargée d’enseignement clinique en école d’infirmières de santé communautaire à l’université du Nouveau-Brunswick.
De retour à Ottawa en 1980, Margaret Moyston Cumming continue d’enseigner. Elle travaille à temps partiel comme instructrice clinique en obstétrique, santé maternelle, pédiatrique et infantile à l’école d’infirmières de l’Université d’Ottawa. Parallèlement, elle entame une maîtrise en travail social (MSW) à l’université de Carleton, en mettant l’accent sur la politique de santé publique. Elle termine sa maîtrise en 1985 et rejoint Santé Canada plus tard la même année. Elle y occupe plusieurs postes, dont celui de coordinatrice de la recherche détachée auprès de la Commission royale sur les nouvelles technologies de santé génésique. Avant de prendre sa retraite, elle est directrice des politiques, de la planification, de la recherche, de l’évaluation et de la santé circumpolaire au Secrétariat du Nord de Santé Canada, où elle est responsable des services de santé au Yukon, au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest. Dans le cadre de ses fonctions, elle a notamment négocié d’importants accords de financement avec les trois territoires.
Le dévouement de Mme Moyston Cumming aux communautés s’est illustré à travers son engagement pour les enfants, les écoles, les programmes de sensibilisation des églises, les associations professionnelles et les organisations non gouvernementales.
En 1975, elle rejoint l’Association des infirmières diplômées du Nouveau-Brunswick et devient rapidement membre des comités législatifs et de vérification des pouvoirs de l’Association provinciale. Elle est également élue membre du conseil d’administration de la Planned Parenthood Association à Fredericton. Membre de son groupe de travail sur l’éducation sexuelle, elle se porte volontaire pour enseigner la sexualité humaine aux enfants des écoles secondaires et aux femmes en période post-natale du planning familial.
À Ottawa, au début des années 1980, Margaret Moyston Cumming rejoint les associations des foyers et des écoles publiques de la First Avenue et de Hopewell. En tant que membre des représentants de la communauté, elle contribue à maintenir les écoles ouvertes malgré les menaces de fermeture par le Conseil de l’éducation d’Ottawa. De 1998 à 2002, elle est membre du conseil d’administration et du comité exécutif du centre de santé communautaire de Somerset West, qui dessert l’un des quartiers les plus diversifiés d’Ottawa sur le plan économique et éthnoculturel.
Après avoir pris sa retraite en 2007, Mme Moyston Cumming fait du bénévolat encore pendant dix ans – d’abord à l’école catholique St. Anthony’s, puis à l’école alternative de Riverview – en travaillant avec des élèves souvent issus de familles d’immigrants en difficulté. Elle est également membre du conseil d’administration de CANUGAN, une organisation basée à Ottawa qui soutient les personnes handicapées en Ouganda.
Pendant près de trois décennies, Margaret Moyston Cumming a servi l’Église unie de Southminster dans de nombreuses fonctions, notamment en tant que présidente du Conseil. L’une de ses plus belles réussites a été la création de l’organisation « Out of the Cold Suppers » de Southminster, projet auquel elle s’est consacrée avec passion. Aujourd’hui, cet important programme continue à offrir gratuitement des repas chauds aux résidents les plus vulnérables d’Ottawa.
En 1991, Mme Moyston Cumming est nommée au Conseil de santé du district d’Ottawa-Carleton par un décret du gouvernement de l’Ontario pour un mandat de trois ans. À ce poste, elle contribue à élargir la politique de santé publique, à relier la politique à la pratique et à étendre la coopération avec les universitaires, les gouvernements et les défenseurs de la santé en matière de promotion de la santé, de soins primaires et de services aux enfants. Elle a également participé au groupe qui a supervisé les subventions annuelles du Conseil et a encouragé le financement de démarrage qui a permis de mettre en place des soutiens permanents pour les personnes les plus défavorisées de la capitale.
La sagesse de Margaret Moyston Cumming, son sourire généreux et son sens de l’humour malicieux ont inspiré toutes celles et ceux qui l’ont connue.
Traduction fournie grâce à Adrien-Alexandre Allin