Louisa Taylor


Louisa Taylor

Volets « Communauté »

Le rôle que Louisa Taylor a joué – et continue de jouer – pour qu’Ottawa soit un espace accueillant pour les réfugiés est à la fois inspirant et novateur.  En tant que leader et vecteur de changement, elle a eu une influence remarquable sur notre communauté, travaillant sans relâche au profit des citoyens actuels et futurs de notre ville. Sa voix articulée et bien informée a fait d’Ottawa un meilleur endroit pour tous.

Le 3 septembre 2015, les Canadiens se sont réveillés devant les images déchirantes dans les médias du corps d’Alan Kurdi, âgé de trois ans, échoué sur une rive turque. Alan, ainsi que sa mère, son frère et douze autres personnes, étaient des réfugiés fuyant la Syrie pour une vie meilleure. Ils n’ont jamais réussi. Il y a eu un déferlement de préoccupations et d’actions dans le monde entier, avec un nombre écrasant de Canadiens, y compris des Ottaviens, qui étaient pleins de bonne volonté mais sans voies claires pour la canaliser. À Ottawa, Louisa Taylor, alors consultante en communication, a ressenti la même réaction émotionnelle que la plupart d’entre nous ; mais plus encore, elle a été galvanisée pour agir rapidement avec une vision à long terme.

Mme Taylor et les responsables locaux de l’établissement, de la santé et du parrainage de réfugiés se sont rencontrés pour réfléchir à la manière dont Ottawa pourrait réagir de manière organisée et collaborative. Leur objectif était de trouver un moyen d’exploiter et d’aligner les énergies des milliers de personnes et d’organisations concernées à Ottawa, et de saisir l’occasion pour faire en sorte que l’énorme vague de soutien public ne soit pas un simple moment de l’histoire, mais le début d’un changement dans la façon dont notre communauté accueille les nouveaux arrivants. Ensemble, ils ont créé le Refugee 613, un centre de communication et de mobilisation unique au Canada et peut-être même dans le monde. Trois semaines plus tard, il a été lancé publiquement le 1er octobre 2015 à l’hôtel de ville d’Ottawa avec un modèle de fonctionnement, un nom, une marque et un site web. À la suite de son lancement, la Fondation communautaire d’Ottawa et d’autres se sont engagés à contribuer à assurer une existence plus permanente à Refugee 613 en fournissant un financement de base à court terme à l’organisation.

En tant que co-fondatrice de Refugee 613, et en sa capacité à assumer des rôles combinés de rassembleuse, d’intermédiaire et de communicatrice, Louisa Taylor a été choisie comme leader et est devenue une porte-parole forte et éloquente pour la réinstallation des réfugiés. Refugee 613 est devenu un centre de communication agile et novateur qui informe, connecte et inspire les gens à accueillir les réfugiés et à construire des communautés fortes. À ses débuts, l’organisation s’est concentrée sur le côté opérationnel en coordonnant les bénévoles, les parrains, les groupes de parrainage, les agences d’établissement, les fournisseurs de services, les groupes communautaires et d’autres pour travailler ensemble à la résolution des problèmes urgents d’établissement, notamment le logement, le bien-être physique et mental, l’éducation et l’emploi. Plus récemment, sous la direction de Mme Taylor, le Refugee 613 a évolué d’une position de réponse à une position de leadership. Tout en fournissant des informations et en se réunissant pour aider les Ottaviens à soutenir les réfugiés qui s’installent à Ottawa, elle partage également son expertise en matière de communications innovatrices avec d’autres organisations de ce secteur, au niveau national et international.

De 2015 à 2019, les réalisations de Refugee 613 ont notamment permis d’obtenir plus de 1,8 million de dollars de financement pour les services et la recherche sur les réfugiés (dont plus de la moitié est allée à des organismes partenaires), de répondre à plus de 6 000 demandes d’information et d’orientation pour l’aide aux réfugiés et de créer un groupe de messagerie numérique desservant chaque jour 500 nouveaux arrivants arabophones. Parmi les autres réalisations, citons l’accueil de 1 800 participants à des ateliers et autres formations pour les parrains de réfugiés et les prestataires de services ; la distribution de 225 bulletins d’information à plus de 5 000 membres de la communauté ; la création d’une voix forte pour l’accueil des réfugiés sur les médias sociaux avec plus de 3 600 abonnés sur Facebook et la même chose sur Twitter ; la participation à plus de 40 entretiens avec les médias ; et la direction d’un projet national visant à tester d’autres modèles de messagerie numérique dans quatre communautés canadiennes.

Ancienne rédactrice en chef du Toronto Star et collaboratrice de l’Associated Press et du magazine The Economist, Louisa Taylor a également été reporter principal au Ottawa Citizen de 2006 à 2013. C’est là qu’elle a commencé à se concentrer sur la politique sociale et la communauté, et de plus en plus sur l’immigration et la diversité. En 2011, elle a reçu une bourse de journalisme des Instituts de recherche en santé du Canada pour écrire une série sur « l’effet de l’immigrant en bonne santé » ; le phénomène selon lequel, en général, les immigrants arrivent au Canada en meilleure santé que le reste d’entre nous, mais qu’après dix ans, leur santé se dégrade pour atteindre la moyenne canadienne. Mme Taylor s’est rendue dans des camps de réfugiés au Népal, des ateliers sur l’immigration en Inde, des hôpitaux à Manhattan et des cliniques à Ottawa pour explorer les facteurs complexes qui expliquent la détérioration de la santé des immigrants. Elle note : « J’ai adoré la façon dont cela remet en question la notion d’immigrants comme menace pour le bien-être des sociétés et met en lumière une partie du coût personnel de la migration ».

Mme Taylor a écrit de nombreux articles sur les moyens de rendre le monde meilleur pour chacun d’entre nous – accès aux médicaments, effets du profilage racial, politique de garde d’enfants, etc. Elle pense que si les gens étaient mieux informés sur des sujets apparemment complexes, notre société pourrait prendre de meilleures décisions. C’est cette conviction et les liens solides qu’elle a tissés avec la communauté en tant que journaliste qui se sont révélés inestimables pour aider les réfugiés à s’installer à Ottawa.

Louisa Taylor a consacré sa carrière à susciter des changements positifs, à identifier les besoins et les opportunités, et à rassembler les personnes et les organisations pour améliorer notre communauté. Elle est membre d’Ottawa Embraces (groupe de parrainage des réfugiés) (2016-présent) ; ancienne membre du Conseil consultatif de Citoyenneté et Immigration Canada sur l’innovation sociale (2015-17) ; ancienne coprésidente honoraire de la Semaine d’accueil d’Ottawa (2014-17) ; fondatrice et ancienne coordinatrice de Datafest Ottawa (2014-18) ; et co-fondatrice et ancienne coordinatrice de The Travers Debates (2012-17).

Pour son engagement et son initiative, Louisa Taylor a été récompensée par de nombreuses reconnaissances et distinctions telles que le prix de bâtisseur communautaire de l’année (2016) décerné par Centraide au Refugee 613 et à ses partenaires ; le prix Joan Gullen pour l’excellence des médias (2013) pour sa série sur les implications sociales et sanitaires de l’expansion du jeu (Ottawa Citizen) ; Prix d’excellence des médias de l’Association médicale canadienne pour les reportages sur la santé (2012) pour sa série Unhealthy Welcome, sur la santé des immigrants et des réfugiés (Ottawa Citizen) ; Prix Joan Gullen pour l’excellence des médias (2012) pour son reportage sur les refuges pour jeunes femmes sans abri (Ottawa Citizen) ; et Prix du leadership médiatique de l’Organisation communautaire des services aux immigrants d’Ottawa (2010) pour sa couverture de la politique d’immigration et des communautés de nouveaux arrivants à Ottawa.

 

Traduction fournie grâce à Maureen Kaneza