Lillian Bilsky Freiman
Pionnières remarquables
Surnommée affectueusement « la dame aux coquelicots », Lillian Bilsky Freiman était une organisatrice et une administratrice de talent ainsi qu’une philanthrope juive canadienne d’importance historique nationale qui a contribué à améliorer la santé et le bien-être de ses concitoyens.
Née en 1885 à Mattawa, en Ontario, Mme Freiman commence ses activités philanthropiques dans la société canadienne au début de la Première Guerre mondiale en formant un groupe de couturières qui deviendra la section Disraeli de l’Ordre impérial des filles de l’Empire. Installant 30 machines à coudre dans sa maison, Mme Freiman organise la production de vêtements et de couvertures pour les soldats combattant à l’étranger. Elle cofonde ensuite l’Association des anciens combattants de la Grande Guerre, la plus grande organisation du genre au Canada, qui deviendra la Légion royale canadienne. En guise de reconnaissance, Mme Freiman est nommée membre honoraire à vie, la première femme à obtenir ce titre.
En 1918, le maire d’Ottawa, bien au fait de l’extraordinaire sens de l’organisation de Mme Freiman, lui demande de coordonner une opération d’aide forte de 1 500 bénévoles pour contribuer à lutter contre la terrible épidémie de grippe espagnole. Elle lance notamment une campagne d’information publique visant à prévenir la propagation de la maladie.
Malgré la fin de la guerre, Mme Freiman œuvre toujours pour le bien des anciens combattants. Elle devient membre du Comité consultatif national de la campagne du coquelicot et préside la campagne annuelle du coquelicot d’Ottawa presque chaque année jusqu’à son décès. C’est dans son salon qu’elle fabrique les premiers coquelicots canadiens qui, grâce à ses efforts, deviennent un symbole de souvenir dans l’esprit des gens, ce qui lui vaut son surnom affectueux. Associé progressivement à l’effort de guerre depuis la diffusion du poème « Au champ d’honneur » de John McCrae, le coquelicot devient un moyen facilement reconnaissable de collecte de fonds pour les causes des anciens combattants. La production des coquelicots est ensuite confiée aux ateliers d’anciens combattants, que Mme Freiman contribue à fonder en 1919 afin de créer des emplois pour les soldats rentrant au pays.
Les travaux humanitaires de Mme Freiman ne bénéficient pas uniquement aux anciens combattants après la guerre. En 1921, elle aide environ 150 orphelins juifs de la guerre à émigrer de l’Ukraine vers le Canada, l’un d’eux étant adopté par Mme Freiman et son mari. Elle préside également le United Palestine Appeal en 1934 et fonde la Canadian Hadassah, une organisation de femmes sionistes. Au cours de ses 21 années de direction, l’organisation prend de l’ampleur et compte 68 sections regroupant 4 500 femmes.
Mme Freiman exerce sa philanthropie dans bien d’autres organisations, dont le Bureau d’aide sociale d’Ottawa, le Protestant Infants Home, l’Institut national canadien pour les aveugles, la Société de la Croix-Rouge, l’Association des amputés de la Grande Guerre, l’Armée du Salut, l’Association des Grandes Sœurs, le YMCA et la Société Jeanne d’Arc. Elle joue aussi un rôle actif au sein de l’Association des guides, de la Ladies Hebrew Benevolent Association, de la Ladies Auxiliary of Adath Jeshurun Congregation et des Ladies Auxiliary of B’nai B’rith.
Parmi les nombreuses distinctions qu’elle obtient pour son inlassable travail, Mme Freiman reçoit l’Ordre de l’Empire britannique. Elle est la première Canadienne juive à recevoir cet honneur, qui lui est décerné en 1934 par le roi George V. En 1924, les délégués de la Convention nationale canadienne nomment une école à son nom et, en 1957, son manoir de style victorien devient le Mess des officiers de l’armée de terre d’Ottawa. En reconnaissance de son importante contribution, le Musée Bytown organise aussi une exposition sur sa vie et le gouvernement du Canada la nomme personne d’importance historique nationale en 2008.
Lillian Bilsky Freiman était une personnalité inspirante dont les efforts humanitaires exceptionnels ont laissé un héritage durable tant à Ottawa qu’à l’échelle nationale et internationale.
Biographie rédigée par Robin Kennedy et traduction fournie grâce à Karl Thomassin
Sources
Biographi.ca. 2021.Biography – BILSKY, LILLIAN (Freiman) – Volume XVI (1931-1940) – Dictionary Of Canadian Biography. [en ligne] Sur Internet : <http://www.biographi.ca/en/bio/bilsky_lillian_16E.html> [consulté le 25 janvier 2021].
Gillis, M., 2021. Capital Facts: An Ottawa Woman Introduced The Remembrance Day Poppy To Canada | Ottawa Citizen. [en ligne] Ottawacitizen.com. Sur Internet : <https://ottawacitizen.com/news/local-news/capital-facts-an-ottawa-woman-introduced-the-remembrance-day-poppy-to-canada> [consulté le 25 janvier 2021].
En.wikipedia.org. 2021. Lillian Bilsky Freiman. [en ligne] Sur Internet : <https://en.wikipedia.org/wiki/Lillian_Bilsky_Freiman> [consulté le 25 janvier 2021].