Madeleine Meilleur


Madeleine Meilleur

Contribution d’une vie

Au cours de sa carrière consacrée au service public, Madeleine Meilleur a exercé un leadership dynamique et rassembleur, s’adjoignant d’une manière constante, la collaboration de tous les milieux, communautés et parties prenantes avec lesquels elle a eu à aborder les défis de l’heure. Son action politique a été caractérisée par un travail rigoureux de haute collaboration, axé sur l’amélioration des services publics. Son engagement pour les franco-ontariens s’est manifesté non seulement par sa présence active dans les milieux communautaires, mais aussi par son influence marquante sur de nombreuses politiques gouvernementales provinciales et par des avancées tangibles influençant positivement l’avenir de la communauté franco-ontarienne.

Madeleine Meilleur est infirmière autorisée et avocate spécialisée dans le droit du travail et de l’emploi. Avant de se lancer en politique à l’échelle provinciale en 2003, Mme Meilleur avait d’abord oeuvré au niveau municipal comme conseillère municipale de la ville d’Ottawa à partir de la création de la nouvelle ville en 2000. Précédemment, elle avait été conseillère de la municipalité régionale d’Ottawa-Carleton, ainsi que conseillère municipale de la ville de Vanier, ON. Comme conseillère municipale elle a piloté, avec ses collègues conseillers francophones, l’adoption de la politique sur le bilinguisme à la ville d’Ottawa.

Madeleine Meilleur a été élue pour la première fois à l’Assemblée législative de l’Ontario en 2003 comme députée d’Ottawa-Vanier. Elle a été ensuite réélue en 2007, 2011 et 2014. Elle a occupé plusieurs portefeuilles ministériels au sein du gouvernement de l’Ontario dont celui de Procureure générale, de la Sécurité communautaire et des services correctionnels, des Services sociaux et communautaires, de la Culture et pendant douze ans, celui de ministre déléguée aux Affaires francophones.

Comme Procureure générale, Mme Meilleur a créé un programme d`aide juridique pour les personnes victimes d`agression sexuelle. Elle a de plus mis sur pied une table ronde sur la justice regroupant différents intervenants (juges, avocats, policiers, médecins etc.) qui avait pour but de trouver des solutions novatrices à des problèmes juridiques complexes. Entre autres, ces efforts ont visé les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale dans le système de justice. Sous sa gouverne, l’Ontario a relevé le seuil d’admissibilité à l’aide juridique de 6 pour cent. Elle a aussi veillé à la création d’une nouvelle Division au sein du ministère de la justice pour les autochtones. Fortement engagée envers la francophonie ontarienne, elle a amélioré les services juridiques en français par le biais d’un projet pilote qui vise à faciliter davantage l’offre active des services en français dans les palais de justice de Ontario. De plus, reconnaissant l’importance d’avoir des juges bilingues à la cour de l’Ontario, elle s’est assuré que cette considération soit reflétée dans la sélection des juges. Grâce à son intervention, il y a aujourd’hui beaucoup plus de juges bilingues en Ontario. C’est durant son mandat et suite à sa recommandation, que la première juge en chef bilingue fut nommée à la cour de l’Ontario.

En tant que ministre de la Sécurité communautaire et des services correctionnels, elle a établi la première Table de concertation sur les droits civils en Ontario. Elle a initié la mise sur pied d’un comité directeur communautaire pour chaque établissement correctionnel et s’est assuré de l’embauche d’employés bilingues pour ces établissements. Elle a dirigé avec succès les efforts visant à faire de l’Ontario la première province au Canada à rendre obligatoire l’installation de systèmes de gicleurs automatiques dans les foyers de soins pour personnes âgées ou autres personnes vulnérables.

Comme ministre des Services sociaux et communautaires, elle a fait adopter deux nouvelles lois : l’une favorisant l’inclusion sociale des personnes ayant une déficience intellectuelle et l’autre portant sur l’ouverture des dossiers d’adoption. Elle a également mené à bien l’élaboration des normes d’accessibilité pour les personnes handicapées, une première au Canada. Elle a aussi obtenu le financement nécessaire à l’établissement de trois maisons pour femmes francophones victimes de violence domestique et la mise sur pieds d’une ligne téléphonique “Ligne Fem’aide” pour venir en aide à ces femmes violentées. Grâce à ses efforts, toutes les femmes francophones en Ontario ont maintenant accès à ces services.

À titre de ministre de la Culture, elle a été le fer de lance des efforts déployés en vue de l’adoption de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario, couronnant ainsi 30 ans d’efforts en vue de mieux protéger le patrimoine de la province. Comme ministre de la Culture, elle a obtenu que les grandes institutions culturelles dont le financement provient de la province se conforment à la Loi sur les services en français. Elle avait sous sa gouverne la Fondation Trillium de l’Ontario avec un budget annuel de plus de 100 millions de dollars.

À titre de ministre déléguée aux Affaires francophones, Mme Meilleur a contribué à renforcer les assises des communautés francophones grâce à des investissements majeurs en éducation et en santé. Elle a aussi joué un rôle important au chapitre de l’agrandissement de l’Hôpital Montfort et l’obtention de son statut d’hôpital universitaire.

Parmi ses nombreuses réalisations, on compte l’établissement du Comité consultatif sur les affaires francophones, le nombre accru de régions et d’établissements désignés pour l’offre de services en français, la nouvelle définition inclusive de la francophonie ontarienne, l’auto-gouvernance de TFO, la création du poste de Commissaire aux services en français et son statut d’Officier de l’Assemblée législative, la création des entités de planification dans le cadre de la Loi régissant les RLISS, l’établissement d’une cible de 5% pour l’immigration francophone, l’obligation des tiers qui offrent des services au nom du gouvernement de l’Ontario d’être soumis à la Loi sur les services en français, les Prix de la Francophonie, la déclaration du 25 septembre comme Journée des Franco-ontariens et des Franco-ontariennes, et enfin, la commémoration du 400e anniversaire de présence française en Ontario en 2015. De plus elle a participé à toutes les réunions des ministres de la francophonie canadienne (2004 à 2014) et a été l’hôte de deux de ces réunions (2006 et 2014).

Depuis plus de deux ans elle travaille comme consultante à l’Institut sur la gouvernance, organisme à but non lucratif. L’Institut sur la gouvernance appuie le gouvernement de l’Irak dans la mise en oeuvre de sa nouvelle constitution et l’établissement d’un système fédéral. Elle partage sa grande expérience politique avec les politiciens et politiciennes iraquiens afin de les aider à se familiariser avec ce nouveau régime démocratique.

Elle a de plus développé un programme de formation en leadership pour les femmes iraquiennes et piloté la mise sur pied d’un centre de formation pour les fonctionnaires à l’Université de Karbala.

Elle a reçu de nombreux prix et distinctions incluant,  L’Ordre d’Ottawa (2019); Doctorat honorifique, Collège universitaire Dominicain, Ottawa (2017); Ordre de la Pléiade; Ordre du mérite, Section de droit civil (Université d’Ottawa) 2016; Prix Bastarache-Charron, Section de Common Law (Université d’Ottawa) 2016; Officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur, gouvernement de la France, 2012; Médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II, 2012; Ordre des travailleurs sociaux de l’Ontario, 2009 ; Ordre du mérite, Association des juristes d’expression française de l’Ontario (AJEFO), 2007; Ordre de la francophonie de Prescott-Russell, 2006; et Prix d’Excellence, Réseau socio-actif des femmes francophones, 2002.